[ L’AFFAIRE DU MARCHAND D’OGY ]

[ L’AFFAIRE DU MARCHAND D’OGY ]

Maltraitance animale : le marchand d’Ogy et un inspecteur vétérinaire de l’UBEA renvoyés devant la Chambre du conseil de Tournai.

Ce vendredi 9 octobre, le trop bien connu Pascal Delcourt, marchand de chevaux à Ogy (Lessines), comparaîtra devant la Chambre du conseil du tribunal de Tournai. À ses côtés, on retrouvera également un inspecteur vétérinaire de l’unité Bien-être animal de Wallonie (UBEA). Le premier est poursuivi pour 24 chefs d’inculpation, liés à la maltraitance animale, à la législation sanitaire et à la traite des êtres humains. Le second, fonctionnaire à l’administration wallonne, est soupçonné de corruption avec l’auteur principal. Ces deux inculpations sont le résultat d’une enquête menée par une juge d’instruction suite à des faits de maltraitance graves commis en 2016. À l’époque, plus de 50 chevaux ont été saisis et confiés aux refuges. Cette juridiction devra se prononcer sur un renvoi ou pas des deux individus devant le tribunal correctionnel.

Après plus de 4 ans d’attente, les associations Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, EquiChance, Animal sans Toit et Help Animals, qui se sont constituées parties civiles, espèrent un renvoi en correctionnel très prochainement.

📍 Rappel des faits

Le 16 mai 2016, le commissaire de la police judiciaire de l’arrondissement de Tournai contacte plusieurs refuges afin de prendre en charge des dizaines de chevaux détenus dans les installations de Pascal Delcourt, multirécidiviste en matière de maltraitance animale. L’intervention, qui s’étalera sur trois jours, est ordonnée par la juge d’instruction Sylviane Pichuèque. Pascal Delcourt sera arrêté et passera au total 40 jours en prison préventive.

📍 Soupçons autour du rôle de l’UBEA

Un inspecteur vétérinaire de l’Unité Bien-être animal de Wallonie (UBEA) se retrouvera ce vendredi sur le banc des inculpés aux côtés de Pascal Delcourt. Ce fonctionnaire de la Région wallonne a été soupçonné par la juge Pichuèque d’avoir reçu des avantages de toute nature afin d’établir un rapport de contrôle favorable. En 2016, alors que l’UBEA aurait dû être appelée en renfort pour organiser la saisie – parce que c’est son rôle – la juge avait non seulement refusé sa présence, mais avait également ordonné une perquisition dans les bureaux de l’administration ainsi qu’au domicile privé de l’inspecteur régional. Bien qu’à la lecture du dossier, l’auditeur près de la Chambre du conseil plaide pour un non-lieu, faute de charge suffisante, il n’en demeure pas moins que la gestion du «cas Delcourt» par l’UBEA pose question. Pourquoi cette administration a-t-elle laissé agir Delcourt en toute impunité pendant des années malgré les multiples plaintes et contrôles ?

Rappelons qu’en 2018 les principaux refuges de Wallonie ont dénoncé les dérapages de l’UBEA et refusent depuis de collaborer avec cette administration.

En 2019, le bourgmestre de Lessines avait également poussé un «gros coup de gueule» contre l’UBEA, à qui il reprochait de ne pas faire son travail. L’homme fort de la commune avait alors pris ses responsabilités et saisi lui-même deux troupeaux chez Delcourt en juillet et en août de cette année.

📍 Les associations réclament justice

Animaux en Péril, Le Rêve d’Aby, EquiChance, Animal sans Toit et Help Animals seront représentés en collectif par leur avocate maître Chloé Fobe lors de l’audience de ce vendredi. Celle-ci n’est pas publique, mais un représentant par partie civile y assistera. Bien que déçus par les précédents jugements, les refuges qui ont accueilli les animaux ne doutent pas que Pascal Delcourt sera renvoyé devant le tribunal correctionnel afin d’y être, cette fois, condamné à la hauteur de la gravité des faits.


📩 A madame la ministre Céline Tellier : à la lecture de ce qui précède, trouvez-vous toujours que les refuges se comportent comme des cow-boys ? Votre avis sur l’attitude de votre administration dans ce dossier qui scandalise la population depuis des années ? La perception de la juge d’instruction, c’était pourtant deux avant la guerre des refuges… N’avons-nous pas été assez patients ? Ne méritons-nous pas d’être mieux considérés ?

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